LA VAGUE CLASSIQUE SOUS LE CHARME DES FRERES JUSSEN

Les mélomanes qui se sont donné rendez-vous samedi 01 juin à la Maison du Cygne ont découvert le duo pianistique le plus primé du moment, les frères prodiges néerlandais, Lucas et Arthur Jussen, dans un récital à couper le souffle.

 

Dans la présentation de son programme, La Vague Classique annonçait pour ce samedi 1er juin un moment festif avec deux nouvelles stars du clavier, Lucas et Arthur Jussen, deux frères néerlandais.

Ce moment a été plus que festif, une soirée de jubilation pour les nombreux mélomanes sous le charme de ces pianistes qui jouent merveilleusement bien à l’unisson. Il faut dire qu’ils jouent ensemble depuis leur plus jeune âge, d’abord pour s’amuser, puis amuser les copains et, enfin, pour étudier pour de bon.

Leur talent est si évident, que la pianiste virtuose Maria Joao Pirès les prend sous son aile. On connaît la suite : Lucas et Arthur se spécialisent dans le piano à quatre mains ou à deux pianos. Le répertoire ne manque pas, il est abondant pour de telles ambitions.

Mozart avec fougue et sensibilité

Samedi soir, dans ce merveilleux jardin de la Maison du Cygne, ils sont là, portant le même costume sombre, même coiffure, pratiquement la même taille, saluant le public sourire aux lèvres, et attaquent aussitôt l’une des plus six difficiles sonates pour piano à quatre mains de Mozart, avec fougue certes, mais aussi avec la sensibilité exprimée par le compositeur.

Ils jouent ensemble mais ne font qu’un, tant est parfaite leur symbiose. Et le public semble subjugué par leur jeux scénique, mêmes gestes, mêmes regards, mêmes mouvements de tête..

Dans Schubert aussi, ils font chanter le piano à l’unisson, même les beaux et gigantesques arbres du jardin semblent émus et bouleversés par cette pièce qui respire la nostalgie et tellement si bien interprétée.

On bascule dans Chopin, c’est-à-dire dans la virtuosité. Là aussi, le tempo est parfait dans ce rondo joué tout en nuances et tempérament.

Debussy tout en finesse et en élégance

Debussy lui succède, enlevé avec finesse et élégance. Les deux frères donnent l’impression de partager en une intime communion chacune de l’interprétation de l’autre. C’est précisément ce constat qui explique aujourd’hui leur notoriété grandissante, malgré leur jeune âge.

La nuit est venue, dans le bassin du jardin, les roses blanches sont toujours là, la fraîcheur a cédé la place au froid. Alors, bienvenue les plaids généreusement offerts par la Mairie. La fin du concert approche. Voici venue l’heure de Rachmaninov, le « pianiste des pianistes »

L’apothéose avec Rachmaninov

C’est l’apothéose, les deux frères tirent de leurs deux pianos des sonorités admirables, font courir sur le clavier leurs mains comme des feux follets. Un vrai déferlement de notes, du Rachmaninov à l’état pur, virtuose ô combien, ô combien époustouflant !

En point d’orgue, en guise de bis, Lucas et Arthur Jussen nous ont quittés sur un émouvant moment, une pièce de Jean-Sébastien Bach.

Une bien belle conclusion à ce récital de la nouvelle saison de la Vague Classique qui a fait connaître des talents nouveaux et fait place à la jeunesse, comme le souhaitait le maire de Six-Fours, lors de la présentation du programme de la Vague Classique.

Le pari est réussi.

François Kibler