SUBLIME ET MAJESTUEUX, ALEXANDRE KANTOROW A CONQUIS LES MELOMANES DE LA VAGUE CLASSIQUE

A La Vague Classique les concerts se suivent et se ressemblent : ils sont tout simplement d’une qualité exceptionnelle grâce au choix d’interprètes tout aussi exceptionnels, tel le pianiste Alexandre Kantorow qui a littéralement ébloui les mélomanes, vendredi 31 mai, dans le merveilleux jardin de la Maison du Cygne.

 

Cet immense pianiste qu’est Alexandre Kantorow, qui fait courir les mélomanes du monde entier, a conquis, sous les vivats, les habitués de la Vague Classique, dont c’était le troisième récital, joué par les géants du clavier en ce lieu magique.

Car quelle soirée extraordinaire dans ce magnifique jardin de la Maison du Cygne si bien aménagé par la Ville, une Ville qui peut être fière de sa politique culturelle.

Même le vent qui secoue les immenses arbres du parc, même la fraîcheur qui s’installe peu à peu, les mélomanes n’en ont cure. Ils sont tous venus pour écouter un prodige sous le signe du romantisme de vélocité.

Seul pianiste français lauréat du Prix Tchaikovky

Grand gaillard, vêtu de noir, Alexandre Kantorow, le plus jeune pianiste français lauréat du difficile Concours Tchaikovky, se lance dans un répertoire de virtuosité pure, d’abord une Rhapsodie de Brahms, non pas l’une de celles que l’on joue habituellement, mais l’une des plus difficiles, celle qui fait voleter les mains sur le clavier, exigeant une maîtrise parfaite de l’oeuvre que ce prodige interprète livre avec nuances et contrastes.

Et puis, Franz Liszt. C’est, avec l’Etude d’exécution transcendante n°12, d’une difficulté technique absolue dont se joue Alexandre par enchantement dans un vrai déferlement d’une noble virtuosité

Un entracte plein d’attentions

A l’entracte, la Ville offre aux mélomanes un délicieux vin chaud, accompagné d’un superbe plateau de fruits frais.

Et pendant ce temps, face au piano, dans le bassin flottant, fleuri de roses blanches, continuent d’évoluer avec grâce d’autres fleurs blanches que ne renierait pas Monet.
Délicate attention de la Ville à l’attention des amateurs de musique et de ceux qui les interprètent
Une attention supplémentaire, avec la distribution de plaids, ni le vent, ni la fraîcheur ayant joué les bémols…

C’était un concert exceptionnel

Et le concert reprend. Serge Rachmaninov et sa Sonate pour piano n°1.Une pièce monumentale qui, selon la musicologue Monique Dautemer, est un questionnement sur la vie, l’amour, la mort, d’après Goethe et Liszt.

Que dire alors, sinon que c’est magistral, sublime, merveilleux !

Le public a compris qu’il vient de rencontrer un autre géant du clavier et applaudit debout.

Quant aux deux bis : au piano ‘mon cœur s’ouvre à ta voix’ extrait de l’opéra Samson et Dalila de Camile Saint-Saens et un lied de Schubert, place à la rêverie et à la tendresse.

Autant dire que ce concert d’exception a été l’antidote à la laideur du monde. Merci à ce fabuleux pianiste, merci à Six-Fours.

François Kibler