Pour son dernier concert de musique de chambre, la Vague Classique a confié son point d’orgue à Gautier Capuçon et à Frank Braley, qui ont interprété magistralement l’intégrale des sonates pour violoncelle et piano de Beethoven lors d’un concert mémorable, mardi soir, à la Maison du Cygne.
C’était donc la dernière soirée des concerts de musique de chambre proposés par la Vague Classique, dans l’enceinte de la Maison du Cygne, à Six-Fours. Pour un concert à guichets fermés.
Décor intimiste autour du petit bassin fleuri de roses blanches et du podium, lui aussi orné de fleurs blanches, où trône le magnifique Stein Way dont les touches blanches et noires ont été, depuis le début de cette superbe aventure musicale dirigée de main de maître par Gérald Lerda, effleurées, caressées, voire très sollicitées, par les plus grands noms du clavier.
La découverte d’une prodige, Karen Kuronuma
Et elles le seront aussi, en prologue à ce superbe concert, plus sollicitées encore par une jeune pianiste, Karen Kuronuma, lauréate de la fondation Gautier Capuçon, dont les mélomanes ont découvert l’époustouflant talent. D’origine japonaise, à peine âgée de 28 ans, elle fait déjà partie des grands espoirs de l’élite du piano.
Mardi soir, dans ce remarquable parc, à l’image de sa longue robe scintillante, cette jeune pianiste se révèle brillante de virtuosité dans Scarlatti, puis dans la valse de Maurice Ravel. Et c’est un triomphe, vivement applaudi.
L’intégrale des sonates pour violoncelle et piano
Et puis viennent Beethoven et son intégrale de cinq sonates pour violoncelle et piano.
Dès ses premiers coups d’archet, Gautier Capuçon avec son violoncelle « Ambassadeur » Matteo Goffriller 1701 (l’équivalent d’un stradivarius) est lumineux, suivi en parfaite symbiose par Frank Braley, très subtil quant à lui sur la pédale. Dans cette première sonate, si bien interprétée et de même les suivantes, on ressent vraiment l’esprit de Beethoven avec ses thèmes souvent mélodieux, repris tout en nuances et superbement joués par un Gautier Capuçon chaleureux et un Braley tout aussi excellent et contributif.
Le public a été séduit par ce talent qui lui était offert, ne cachant pas son enthousiasme manifesté, parfois entre deux mouvements, c’est dire combien les mélomanes six-fournais et d’ailleurs ont apprécié ce concert.
Une émouvante méditation de Thaïs
Après Beethoven et de longs applaudissements à l’adresse de ces artistes d’exception, parmi les meilleurs du monde, sinon les meilleurs , un bis particulièrement émouvant, la fameuse Méditation de Massenet.
Avec un Gautier Capuçon lumineux, inspiré, sublime jusqu’au bout, les dernières notes de cette émouvante musique ont mis un terme à une série de concerts de chambre à marquer d’une pierre blanche.
Avec un seul souhait, que tout cela se reproduise l’an prochain .
François Kibler