UN JOYAU MECONNU, LA VILLA CECILE

Au nombre des sept monuments historiques de Six-Fours, classés ou inscrits, figure un joyau plutôt méconnu : la Villa Cécile, une superbe bastide du 19ème siècle blottie dans un remarquable parc botanique entouré de vignes et d’arbres remarquables.

Avec ses hauts murs et ses deux portails qui la protègent des regards indiscrets elle se fait bien discrète, la Villa Cécile, dans le quartier Catalan aux pieds du Fort de Six-Fours, inscrite à l’inventaire des monuments historiques par arrêté du 4 novembre 2011.

Cette discrétion, on la comprend très vite lorsque s’ouvrent les grilles et que l’on traverse un magnifique parc entouré de vignes pour accéder à cette architecture du 19ème siècle dans un environ plus proche de la Toscane que de la Provence.

Construite à la fin du 19ème siècle, cette Villa appartient aujourd’hui à une vieille famille six-fournais

Tout commence au 17ème siècle

En fait, l’histoire de ce monument historique remonte au 17ème siècle lorsque à cet emplacement se trouvait une propriété appartenant à la Confrérie du Saint-Esprit .

« Cette Confrérie était à vocation caritative » raconte la propriétaire qui ajoute « Chaque année le blé et le surplus de raisins récoltés dans la propriété étaient offerts à l’hôpital Chalucet » .

Et puis le temps passe. 1870 la Villa est construite. Autour, un jardin remarquable, une serre, un colombier où cocotent des poules et où veillent deux gardiens au bec jaune et au beau plumage gris, Lola et Pepito, des chênes, des palmiers (qui malheureusement non pas résisté à la maladie).

Et une drôle de curiosité, une « tèse », une sorte de charte accordée à ces dames qui avaient obtenu le droit de capturer des oiseaux par un moyen ingénieux  sous les arbres elles tendaient un filet à fines mailles et lançaient des cailloux dans les branches. Affolés, les petits volatils tombaient prisonniers des filets !

Victime des vandales

Années 20 aux années 50, c’’était une autre époque…

« Entre les deux guerres » confie la maitresse de maison « la Villa Cécile a servi de pension de famille. Et ensuite, en 1940, ce sont les Allemands qui ont occupé les lieux. A leur départ, ils ont tout emporté. Puis, pour se venger de cette occupation allemande, certains ont tout démoli. En faisant l’acquisition de cette demeure, nous en avons tout restauré, y compris le mobilier ».

Avec quel soutien ?

Avec des aides ?

« Aucune. Mon mari et moi et un jardinier. Mais croyez-moi, c’est dur d’entretenir une telle propriété. Mais on tiendra tant qu’on pourra »

Le plus impressionnant de cette visite réservée en exclusivité à Matriochka, c’est, après avoir franchi la grille principale, l’entrée centrale semée de colonnes. Un long et Incroyable alignement de bustes entouré de vignes. La vision n’est plus vraiment provençale, mais rappelle plutôt l’Italie.

A la Villa Cécile ne pénètre pas qui veut. C’est un autre monde, celui du goût et de l’excellence

François Kibler avec Elisabeth Puissant