Ville chargée d’Histoire et de traditions, dont certaines remontent à la Renaissance, actuellement toutes mises en valeur, Ollioules n’a pas manqué de rendre non plus un vibrant hommage à deux éléments de son patrimoine, l’horticulture et l’oléiculture, par le biais d’un musée, le Musée des Fleurs.
C’est dans l’ancienne chapelle du couvent des Observantins qu’a été créé, voici trois ans, le Musée de la Fleur d’Ollioules.
Accueillant outils, photographies, documents et témoignages, ces murs vieux de plusieurs siècles racontent deux belles histoires de la cité : l’horticulture et l’oléiculture.
Ollioules, capitale de la fleur
Jusqu’à une époque récente, Ollioules était surnommée la capitale de la Fleur tant y prospéraient les horticulteurs. Mais les aléas météos (un gel historique en 1956, ayant anéanti près de 90% d’oliviers, suivi d’un terrible orage de grêle à l’automne 1988 qui ont détruit pratiquement toutes les serres) ont découragé beaucoup d’horticulteurs qui ont dû baisser les bras faute de moyens pour faire face à de tels dégâts, car bon nombre d’entre eux n’étaient pas assurés contre ce type de catastrophe.
Mais heureusement beaucoup d’autres ont su relever le défi et, grâce à leur savoir, continuent aujourd’hui de produire des fleurs et des olives d’une qualité que lui envient leurs concurrents. Et ils sont nombreux ces concurrents.
Une filière horticole fière de 4.000 bras
La filière horticole varoise s’étend sur plus de 700 hectares, emploie 4.000 personnes travaillant dans 570 exploitations dont 290 pépinières. Cette économie florale, principalement axée sur le bassin hyérois mais également très présente à Ollioules, produit 40% des fleurs coupées vendues dans l’hexagone. Ce qui en fait la première en France dans cette spécialité.
Et cerise sur le gâteau, depuis peu, grâce à un pépiniériste, Taneguy de Valbray, Ollioules est devenu le premier producteur de France de muguet, tandis que deux autres, Fabrice et Sandrine Henry-Barbaroux, se sont lancés avec succès sur le marché avec une nouvelle variété de pivoine, très prisée.
Mais pénétrons donc dans la salle principale de ce musée hors du temps dont le cœur est dédié à l’histoire de l’horticulture depuis1850.
L’épopée de l’immortelle
C’est à partir de cette date, en effet, qu’un horticulteur ollioulais, Barthélémy Dagnan, a eu l’idée d’importer d’Italie une fleur non connue en Provence, l’immortelle, une petite fleurette rayonnante, couleur jaune paille. Souvent nommée plante au curry, plante cari, fleur de Saint Jean, elle dégage des odeurs subtiles proches de celles de la rose et de la camomille.
Et bingo ! La petite nouvelle va faire entrer la ville dans une ère prospère et dynamique, qui va se poursuivre avec le commerce des narcisses et de bien d’autres variétés.
C’est dans une belle vitrine que le Musée lui rend un bel hommage ainsi que dans le jardin.
Un jardin qui résonne comme une prière
Poussons la porte et voici la suite, paisible et douce, celle du Jardin des Heures, aménagé sur le modèle d’un cadran solaire, entre plantes méditerranéennes, soleil provençal et eaux vives. Un jardin qui résonne des heures de prière qui rythmaient, autrefois, la vie des moines…S’y trouvent des variétés anciennes de pivoine et, bien sûr, des immortelles.
Pour terminer la visite, c’est dans une ambiance chaleureuse et feutrée que le visiteur se retrouve à l’intérieur d’un vieux moulin à huile, tel qu’on aurait pu en rencontrer tout au long des siècles de pressage d’olives ollioulaises, ce mot olive qui a donné son nom à la Ville et qui figure au fronton de la Mairie « Fidelis legi semper oliva » (Ollioules toujours fidèle à la loi).
François Kibler
Musée de la Fleur, 4 rue de la Tour (en face de l’Espace Jean Moulin) à Ollioules (pk souterrain à proximité)
Ouvert du mercredi au samedi de 9h à 12h et de 14h à 18h. Entrée gratuite.
Visite libre du jardin des Heures le dimanche et mardi aux heures d’ouverture du Jardin Frédéric Mistral (contigu au Musée de la Fleur)
Pour plus de détails : Tél 09 85 15 68 03