KHATIA BUNIATISHVILI A LANCÉ AVEC BRIO LA NOUVELLE SAISON DE LA VAGUE CLASSIQUE

Le talent et la virtuosité ont marqué le premier rendez vous, samedi 18 mai, de la
quatrième saison de la Vague Classique avec la pianiste Khatia Buniatishvili qui
a offert aux mélomanes dans le Jardin remarquable de la Maison du Cygne une
soirée faite de magie pure, à marquer d’une pierre blanche.

Vêtue d’une longue robe noire, Khatia s’assied devant le clavier du Steinway qu’elle
ne regarde même pas, ferme les yeux et laisse parler JS Bach (revu par Franz Liszt)
avec un touché subtil, un phrasé délicat.
La douceur est de courte durée, la voici lancée dans la fougue, c’est son tempérament,
c’est aussi sa personnalité ; Khatia, on l’aime ou on ne l’aime pas.

Samedi 18 mai, à Six-Fours où s’est déroulé ce premier concert de la Vague Classique,
à guichets fermés, le public a adoré, subjugué par le talent et la virtuosité de cette
jeune pianiste de renommée internationale.

De Bach à Schubert et Liszt

Elle enchaîne aussitôt avec Ludwig van Beethoven et son impressionnante sonate
« Appassionata », l’une des plus difficiles techniquement, que son compositeur
considérait comme la sonate la plus impétueuse. Même l’écrivain Romain Rolland a
été séduit par cette pièce en la qualifiant de « torrent de feu dans un lit de granit ».

Sous les doigts de Khatia, on sent sa communion avec Beethoven ; elle enlève
l’allegro avec un brio remarquable devant un public ébloui par tant de prestance et de
virtuosité, ému par l’Andante joué si délicatement, proche d’une rêverie, subjugué par
cette performance proche de la perfection.

Avec la sonate « La Tempête », Khatia, une fois de plus, laisse parler son
tempérament. C’est brillant, c’est magnifique. C’est de la pure magie grâce à cette
pianiste si bien inspirée qui sait maîtriser une œuvre dont chaque note vaut un
ensorcellement.

Du romantisme avec Schubert

Après Beethoven, un peu plus de romantisme avec Schubert joué avec un touché
délicat, puis, aussitôt, enchaînement avec Liszt dont la Rhapsodie hongroise n°6 se
termine sous les ovations.

Mais ce n’est pas fini. Il y a les bis, et l’un d’eux s’éloigne carrément de la musique
classique puisque Khatia se lance alors dans une improvisation jazzique d’une
chanson de Serge Gainsbourg, la Javanaise, chantée par Juliette Greco.

Ainsi s’est achevé ce concert sous les ovations du public, debout pour applaudir cette
jeune pianiste hors du commun qu’on aimerait bien revoir.

François Kibler