AVEC LA VAGUE CLASSIQUE, LE JAZZ S’INVITE A LA VILLA SIMONE

Paul Lay
Paul Lay

Après toute une série de concerts donnés à la Maison du Cygne où se sont produits depuis le 18 mai les noms les plus prestigieux du clavier et de l’archet, la Vague Classique ouvre ses portes au Jazz, à la Villa Simone, avec la venue de Paul Lay Trio dans un programme dédié à Jean-Sébastien Bach.

Changement de décor et changement de style, la nouvelle saison de la Vague Classique accueille, pour la première fois, à la Villa Simone, un concert qui fera « swinguer», inspiré par Jean Sébastien Bach.

Il faut dire que la musique classique, le jazz et particulièrement Bach ont toujours fait bon ménage.

Pour preuve, le plus emblématique des compositeurs baroques du 18ème siècle s’impose comme l’un des musiciens les plus influents pour les artistes du jazz, attirés par le rythme contenu dans ses œuvres.

Faut-il le souligner, presque tous les jazzmen possèdent une formation classique et ont voué une énorme admiration au cantor de Leipzig, séduits par la richesse d’une musique qui, bien que vieille de trois siècles, recèle dans toute son écriture des trésors de modernité et de swing, avec ses cadences, son esprit de danse et ses incroyables possibilités d’improvisation.

Sans jamais trahir l’esprit de Jean-Sébastien Bach

Ils ont compris que le jazz constituait une source d’inspiration surprenante à travers l’écriture très rythmique de la musique de Bach en l’accompagnant, sans la trahir, d’une Contrebasse et d’une Batterie.

C’est ainsi que dans les années soixante, Jacques Loussier a donné le ton avec sa série Play Bach et son extraordinaire interprétation du Concerto italien, vendant des millions de disque et effectuant de gigantesques tournées internationales.

Des Swingle Singers à Richard Galliano

Puis ce sera le clarinettiste Jean-Christian Michel qui revisitera avec succès la 4ème sonate pour flûte. Et dans le même esprit, le groupe vocal Swingle Singers remportera avec des chorals un succès rarement égalé, tout comme le pianiste Keith Jarrett, à qui le public, réuni à Châteauvallon, il y a quelques années, fera un véritable triomphe, ou encore Edouard Ferlet, génial improvisateur d’un prélude du Clavier bien Tempéré.

Et encore et toujours, Carlo-Maria Barile, merveilleux et subtile dans sa version jazzique des Variations Goldberg et de l’Offrande musicale, sans oublier Richard Galliano, considéré comme le meilleur accordéoniste du monde, aussi à l’aise dans Astor Piazzola que dans Bach, et qui, il y a quelques années, a enchanté les mélomanes de La Roque d’Anthéron en livrant de JS Bach une splendide version ryhtmée de l’Aria et de la Badinerie extraite de la suite n°2 pour cordes.

Paul Lay, l’un des meilleurs pianistes de sa génération

C’est, animés de cet esprit, que Paul Lay et ses deux complices vont rendre hommage à JS Bach, samedi 6 juillet à 20h30 à la Villa Simone.

Accompagné à la Contrebasse par Simon Tailleu et à la Batterie par Donald Kontomanou, Paul Lay, unanimement reconnu comme l’un des plus grands pianistes de sa génération, lauréat de nombreux prix, notamment de celui de « Django Reinhardt », pianiste de l’année aux victoires du jazz, va revisiter quelques pages des plus connues du grand maître, trois Préludes (extraits du Clavier bien tempéré), fugues, et chorals lumineux dont la fameuse cantate 147 (Jésus que ma joie demeure) ainsi que l’étonnante Bach Suite d’Oscar Peterson, rarement jouée en concert.

Un rendez-vous à marquer d’une pierre blanche.

François Kibler

Samedi 6 juillet, 20h30, Villa Simon, Paul Lay Trio, concert gratuit, réservation obligatoire au 04 94 34 93 18