JEAN DARET PEINTRE BAROQUE AU MUSEE GRANET

En cette belle matinée estivale, nous partons pour Aix-en-Provence où nous attend au musée Granet, notre Guide Conférencière émérite, Madame de Palatinat.

À la rencontre et même à la découverte de ce peintre (°1614 Bruxelles +1668 Aix ) du XVIIème siècle, remarqué par Louis XIV lors de son séjour à Aix en 1660 et qui l’honora en 1663 en le nommant Peintre de sa Majesté et le fera entrer à l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture, fondée en 1645, sous son règne, sous la devise : libertas artibus restituta = liberté rendue aux Arts

 

 

 

 

Jean DARET ( autoportrait ci-dessus) 1636
h/t 78 X 66,5 Musée de l’Ermitage Saint-Pétersbourg fut formé, dès l’âge de 11 ans, par un Maître Flamand Antoine Von Opstal (1592-1653) il fut, également, influencé par la peinture hollandaise ( qui n’en est pas très éloignée ! ) et par Le Caravage ( 1571- 1610) dont il utilisa la technique du clair-obscur dans certaines de ses œuvres.

En 1636, il s’installe à Aix, et commence à se faire connaître. Son mariage en 1639,
avec Madeleine Cabassol, issue d’une famille consulaire aixoise, favorisa les commandes auprès de personnages privés haut placés et de religieux. On trouve, dans Aix, dans toutes Les Bouches du Rhône, dans le Var et dans le Vaucluse, bon nombre de ses œuvres appartenant au courant artistique baroque qui fait suite à la Renaissance, marquée par un retour à l’antiquité Gréco-Romaine magnifiant les corps et au Maniérisme caractérisé par des couleurs froides, des corps serpentiformes souvent en contrapposto = déhancher.

Les importantes commandes religieuses

Toute sa peinture est emprunte de réalisme, de finesse, de naturalisme dans la représentation des portraits, dans celle des animaux, des objets et… sans oublier les thèmes religieux ce qui s’explique par le Concile de Trente et la contre-réforme et d’autre part par la présence à Aix de très nombreux Ordres religieux et l’essor de la piété et de la dévotion.

Sa facture, sa technique, reprend les fondamentaux des écoles flamande, hollandaise et italienne, faits de glacis préparatoires favorisant le travail de pose des pigments (en sous-couche, sa caractéristique était la pose d’oxyde de fer qu’il laissait parfois apparaître donnant un fond ocre rouge à certains de ses tableaux).

Sa palette est tantôt vivement colorée tantôt plus sombre pour exprimer des atmosphères, des situations, des sentiments différents, sans omettre de « parler » du magnifique rendu de ses drapés !

 

Ci- dessus : La Crucifixion avec la Vierge des Sept douleurs entourée de Saint-Pierre à gauche et de Saint Antoine abbé Jean Daret 1640 h/t 305x240cm
Cathédrale St Sauveur Aix

Dans un hyperréalisme, ajouté à un travail des ombres et de la lumière, le visage de la Vierge éplorée, semble sortir du tableau !!!

 

Ci-dessus L’Ange gardien h/t 1647 240x149cm Simiane -Collongue (l’Ange, a, en partie servi pour annoncer l’exposition)

Ci- dessus un tableau fait à deux mains de Jean Daret et Nicasius Bernaert
h/t 1661 131×179,5cm Musée de la Chasse et de la Nature Paris montrant le côté
naturaliste des deux peintres

L’Hôtel de Chateaurenard et son escalier en trompe l’œil, chef d’ œuvre de Jean Daret.

C’est pour son hôtel particulier de 1650 (classé au titre des Monuments Historiques en 1911) que fût commandé en 1654 par Jean-François d’Aymar d’Albi, baron de Chateaurenard, parlementaire à la cours d’Aix, l’escalier en trompe l’œil à balustres de pierres, conçu autour d’une cage carrée. Le plafond est recouvert, d’une toile marouflée, aussi en trompe-l’œil ( presque intacte depuis 1654 !). Il appartient à ce qui fait la beauté et l’originalité de la ville: les hôtels particuliers et leurs décors, chef-d’œuvre de Jean Daret et point d’orgue de cette visite.

Tout cet espace d’illusion est inspiré de l’Art Baroque né à Bologne en Italie vers les années 1580 ( caractérisé par le dynamisme des formes, l’exagération du mouvement, les effets dramatiques, spectaculaires, l’exubérance décorative, la grandeur parfois pompeuse, le contraste etc …) et qui se répandra dans la plupart des pays d’Europe en s’y maintenant jusque vers 1750.

Louis XIV séjourna dans cet Hôtel particulier en 1660, lors de sa visite dans le Fief Administratif de Provence, en route avec la Cour, pour son mariage le 9 juin 1660 avec Marie Thérèse d’ Autriche à Saint- Jean- de-Luz .

Sources : Le livret du Visiteur du Musée Granet « Jean Daret Peintre du Roi en
Provence, Connaissance des Arts hors série n° 1081, internet, photos personnelles.

 

Claudine Jourdon