SUR LES PAS DES TEMPLIERS EN PROVENCE VERTE

Le château de Montfort sur Argens

En ce début d’octobre ensoleillé Matriochka nous transporte dans le temps, jusqu’aux
confins des 12ème et 13ème siècle, sur les pas des célèbres templiers, en pleine Provence
verte. Cap sur Bras village médiéval et ses Templiers

Nous voici arrivés à Bras situé à 15 km au sud de Barjols. Nous franchissons le Cauron, affluent
de l’Argens. Un beau pré où se dresse un magnifique pigeonnier s’étend à notre gauche : c’est un
des plus anciens de notre région.

Le pigeonnier de Bras

 

On aperçoit en haut de la colline les restes de l’ancien castrum de Bras : la population l’a délaissé après des épidémies pour s’installer plus bas dans la vallée. Grâce à une donation de Foulques de Bras, commandeur de Richerenches, l’ordre des Templiers s’installe à Bras au 12ème siècle : la commanderie va progressivement s’y développer par la culture de la vigne et surtout du blé.
En 1312 et suite à la suppression de l’ordre du Temple, la commanderie sera transférée aux Hospitaliers de St Jean puis à l’ordre de Malte jusqu’à la révolution française.

Une chapelle romane « sans sépulture ni cérémonie »

Aujourd’hui seule la chapelle Notre Dame de Bethléem témoigne de la présence templière.
Nous y pénétrons sur le côté par une porte surmontée d’un arc plein cintre joliment décoré.
A l’intérieur un décor de pur style roman : un oculus percé dans le mur Sud permet aux rayons
du soleil d’éclairer directement l’autel au solstice d’été.
Pour ne pas concurrencer les paroisses voisines, et suivant l’arbitrage de l’Evêque de Fréjus en
1220, la chapelle est interdite de cérémonies telles que baptêmes, mariages, communions… et
aucune sépulture n’y est autorisée !
Nous laissons derrière nous ce monument empreint d’histoire et parcourons le village : ruelles,
bâtiments anciens, fontaines, … Aurevoir Bras !

Un lac au plus bas niveau

C’est pour une pause déjeuner bien méritée que nous poursuivons jusqu’au lac de Carcès (il
alimente Toulon en eau depuis 1939) : son niveau est au plus bas après une vidange réalisée en
début d’année et la sécheresse estivale.

Lac de Carcès

 

Un imposant château templier à l’histoire mouvementée

Nouvelle découverte de la journée : Montfort sur Argens et son château.
Nous y retrouvons les templiers : en 1197, Foulques de Pontevès cède aux Templiers du Ruou
(entre Lorgues et Villecroze) ses biens sur Montfort et la vallée. En 1207 Alphonse II d’Aragon,
comte de Provence, fait don à l’ordre de Hyères de la seigneurie de Montfort.
Après la destruction de l’ordre du Temple le château sera transféré aux Hospitaliers de St
Jean (une croix à huit pointes en témoigne au-dessus de la porte d’entrée) puis à l’ordre de
Malte. Détruit puis reconstruit en 1411, la révolution française le transformera en prison !

Aujourd’hui propriété privée, nous ne pouvons en admirer que l’extérieur. Massif, à trois étages,
flanqué de deux tours carrées, des fenêtres à meneaux percées au fil du temps dans sa façade,
surplombant le village, il se voit de loin depuis la vallée.
Notre guide nous permet d’imaginer un magnifique escalier à vis, une salle capitulaire, des
fresques renaissance et des salles souterraines seuls vestiges de l’époque templière.

 

Mystères, phénomènes…

Pendant la seconde guerre mondiale, les occupants allemands installés au château y auraient
vainement cherché un trésor. On lui prête aussi des phénomènes mystérieux : les oiseaux y
perdraient leur orientation du fait de phénomènes telluriques !…
Nous poursuivons notre découverte au travers des ruelles, tour de l’horloge, lavoir…jusqu’à un
promontoire ouvert sur une vue merveilleuse de la vallée ; puis une sorte de cirque flanqué de
restanques, planté d’oliviers : ce lieu aurait servi au maniement des armes.

Il est maintenant l’heure pour nous de prendre congé de ces lieux à la fois pittoresques et énigmatiques.

Ainsi, c’est l’esprit rempli d’histoires et d’anecdotes que nous quittons cette belle Provence verte (elle porte bien son nom cette région du Var). Il nous faudra y revenir, c’est certain !!

Elisabeth Puissant