C’est en ce 20 avril 2024, par un jour ensoleillé mais venté, que la Basilique Sainte Marie-Madeleine de St Maximin nous dévoile la splendeur de son chœur restauré après 3 années de travaux. Un évènement à la hauteur de ce joyau de Provence.
Le baroque au cœur de notre Provence
Si la Basilique, reconnue 3ème tombeau de la Chrétienté après celui du Christ à Jérusalem et celui de St Pierre à Rome, est le plus vaste édifice gothique de Provence, son chœur quant à lui fut édifié en 1692 dans le plus pur style baroque, à la gloire de Marie-Madeleine. C’est à Joseph Lieutaud (élève du Bernin) que fut confiée la réalisation de cet ensemble.
Les ravages dus au temps et à l’eau, un projet de restauration sur plusieurs années.
Depuis deux siècles, les infiltrations d’eau avaient fait leur œuvre. En 1986 « la Gloire » puis « le Maître autel » en 2006 avaient fait l’objet de rénovations. Le projet de restauration du chœur dans son ensemble a débuté en 2017 : dans un 1er temps pour arrêter les infiltrations et dans un 2ème temps de 2022 à 2024 pour en restaurer minutieusement les éléments de décor tout en respectant les matériaux utilisés par les artistes et artisans du 17 -ème siècle.
Le financement du projet pour le 5ème lieu de pèlerinage au monde.
Un chantier de cette ampleur, dont le coût s’élève à 1M8 euros, a bénéficié de la participation de l’Etat (40%), de la région Sud (30%), de la commune de St Maximin (20%) et de l’association « Les amis de la Basilique » (10%). Tous ont eu à cœur d’accompagner ce beau projet permettant ainsi de protéger et valoriser ce lieu de pèlerinage (le 5ème au monde)
Alain Decanis, maire de St Maximin, Renzo Wieder, architecte, père Florian Racine, recteur de la Basilique, François de Canson, vice-président de la région, et enfin Francoise Sur, Présidente de l’association « Les amis de la Basilique » ont pris successivement la parole expliquant le projet et remerciant ceux qui ont su redonner sa splendeur au Chœur.
Artisans, restaurateurs de toiles, marbriers, tailleurs de pierre, ornemanistes, stucateurs, doreurs… tous à l’œuvre.
L’architecte en charge du projet, Renzo Wieder, a œuvré avec son équipe en faisant appel à une multitude d’artisans régionaux. Ces derniers ont ainsi, chacun dans leur domaine, fait bénéficier l’œuvre baroque de leur savoir-faire : dorure sur bois, stuc, marbrerie, gypserie, ébénisterie, menuiserie, restauration de peintures… dans le respect des traditions anciennes.
Découvrons maintenant en détail les éléments de ce chœur qui dévoile aujourd’hui à nouveau toute sa splendeur
Les 4 vertus cardinales (la tempérance, la prudence, la justice et la force) ont retrouvé leur dorure et certaines parties qui avaient disparu au fil du temps.
Les « putti » petits anges typiques de la Renaissance italienne ont eux aussi retrouvé toute leur beauté.

Les décors en « scagliola », matériau composite imitant les marqueteries de marbre ont été rénovées par les stucateurs.
Les marbres noirs du fronton ont été rénovés quant à eux grâce au marbre de Brignoles.
Les boiseries en noyer et chêne qui composent les 94 stalles dominicaines ont fait l’objet d’un travail minutieux de la part des ébénistes, menuisiers, sculpteurs sur bois.
Enfin les 3 monumentales toiles à la gloire de Sainte Marie-Madeleine, peintes par André Boisson et les 4 toiles ornant les autels autour du chœur, œuvres de Michel Serre ont retrouvé tout leur éclat après avoir été débarrassées de l’encrassement et des anciens vernis.
C’est ainsi que nous pouvons admirer aujourd’hui le résultat à la hauteur de la magnificence du lieu.
Bénédiction du chœur, émotion et grandeur
Cette inauguration s’est terminée par la bénédiction du chœur par Monseigneur François Touvet, évêque coadjuteur du diocèse de Fréjus-Toulon, au son de l’orgue et de « l’ave Maria » de Gounod : moment spirituel, plein de grandeur et d’émotion en ce lieu unique de notre belle région.
Elisabeth Puissant