Le 31 Juillet 1944 à 8h45, le commandant Antoine de Saint-Exupéry âgé de 44 ans s’embarque seul à bord de son Lightning P-38 depuis Bastia à destination de Chalon-sur-Saône pour ce qui sera sa dernière mission.
80 ans après, la conférence à laquelle nous étions conviés s’est proposée de remonter le fil des dernières heures de celui qui restera à nos yeux le « père du Petit Prince » mais aussi un combattant pour la liberté.
Jean Claude Bianco patron pêcheur marseillais et Philippe Castellano plongeur et expert en épave d’avion ont pris la parole successivement.
Chacun d’eux s’est livré à un récit palpitant, alternant humour et données scientifiques. La salle était captivée et l’émotion du public était intense.
Jean Claude Bianco a raconté comment par un jour de tempête en septembre 1998, la providence a permis qu’il remonte dans ses filets une concrétion contenant un objet métallique…
Il venait sans le vouloir de remonter la gourmette d’Antoine de Saint-Exupéry et résoudre une partie du mystère sur la disparition du célèbre écrivain.
Partie pour être une belle aventure mémorielle cette découverte s’est heurtée aux pressions des descendants ainsi qu’à celles des autorités administratives et gouvernementales. Ceci a ralenti considérablement les recherches de la COMEX.
Philippe Castellano a relaté avec brio comment les différentes recherches entreprises afin de localiser l’épave de l’avion, ont permis de mettre en lumière de manière irréfutable qu’il s’agissait bien du Lightning P-38 piloté par Saint-Exupéry.
Le numéro de série gravé par le constructeur sur le turbo compresseur gauche, à savoir 2734L (pour Left, partie gauche) a clos les discussions. Les débris découverts et qui ne représentent que 15 % de l’avion permettront une fois nettoyés d’accréditer la thèse d’une chute en piqué, à la verticale et à grande vitesse.
Rien n’a été retrouvé des moteurs, ni du poste de pilotage. Le bimoteur dont nous rappelons qu’il n’était pas armé, procédait à des relevés photographiques utiles au débarquement de Provence. Il n’a émis aucun signal de détresse alors qu’il volait à haute altitude…
Que s’est-il vraiment passé ? Antoine de Saint-Exupéry a-t-il été victime d’un malaise ? A-t-il été abattu par Horst Rippert pilote allemand qui a revendiqué la victoire ? A-t-il été victime d’une panne subite ?
Le mystère reste entier et Antoine de Saint-Exupéry a emporté son secret. Tout est parti d’une gourmette argentée qui a servi de lien entre le passé et le présent. Cette gourmette qu’il ne quittait pas, cet objet cher à son cœur a permis que nous lui rendions hommage aujourd’hui. Le reste appartient pour le moment… à la légendre.
Evelyne BOSSON-MONGELLI